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Rubrique Société

Nouveaux challenges pour les quinquas La vie commence à 50 ans

Ils ont élevé leurs enfants et consacré leurs jeunes années à des métiers qu’ils n’ont pas toujours choisis. Au virage de la cinquantaine, alors qu’ils croyaient que les dés étaient jetés et que leur vie était déjà derrière eux, ils ont osé repartir à zéro.
Certains ont carrément pris une retraite anticipée pour vivre leur passion. Loin d’envisager une retraite ennuyeuse et des journées moroses, ces quinquas ont décidé de concrétiser leurs rêves et de se lancer de nouveaux challenges.

Un nouveau diplôme pour une nouvelle vie
Retraitée de l’enseignement, Warda a 54 ans. Elle a toujours été attirée par la coiffure. «Depuis mon plus jeune âge, j’aimais coiffer les cheveux de mes sœurs et cousines. Je voulais, d’ailleurs, exercer ce métier mais mon père m’en a dissuadée. Je suis, donc, devenue prof de maths au collège. Les années ont passé. Ce métier ne m’a jamais passionnée. C’était juste un moyen de gagner ma vie. Parallèlement, je me suis consacrée à l’éducation de mes enfants. Lorsqu’il m’arrivait de songer à ma retraite, je ressentais une boule d’angoisse au fond de ma gorge. L’idée de m’encroûter à la maison me faisait peur. Ce sont mes filles qui m’ont encouragée à prendre des cours de coiffure en vue de ma reconversion. Après une formation de six mois, j’ai décroché mon diplôme. Pour le moment, je reçois mes clientes à la maison en attendant de louer un local pour y installer mon salon de coiffure. Cette activité me permet de garder un lien social et de m’épanouir dans un travail qui me passionne. Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour prendre une autre orientation professionnelle. Seule la volonté compte.»

Le goût des voyages
Amoureux des voyages et des grands espaces, Lakhdar, à la veille de ses 60 ans, s’est lancé dans l’organisation de voyages dans le Sud. «J’ai raccroché avec mon travail d’informaticien pour vivre ma passion. Grâce aux réseaux sociaux, j’attire un grand nombre de clients qui désirent découvrir le Grand Sud. Il y a des locaux et des étrangers. Je travaille avec des partenaires sur place et nous organisons des séjours touristiques très agréables. J’aime être en contact avec la nature et rencontrer des gens de tous horizons. Dans la vie, il faut absolument tout faire pour vivre sa passion .»

Nouveaux horizons
A 57 ans, Aïcha a consacré sa vie à prendre soin de sa famille. Elle a élevé trois enfants et a mis son propre épanouissement de côté. «Après mon mariage, les enfants sont arrivés très vite. J’ai dû laisser tomber mon travail pour m’occuper de leur éducation. Mes obligations familiales m’ont complètement absorbée. Le statut de femme au foyer m’a collé à la peau pendant 25 ans. Je ne regrette rien car mes enfants ont réussi dans leurs études. Entre-temps, mon mari est décédé. Je me suis retrouvée à la cinquantaine anéantie et sans objectif dans la vie. Je pensais vraiment que ma vie était terminée. Puis, une amie m’a parlé de cours de mosaïque, de peinture sur verre, patchwork et de fabrication de bijoux. Je me suis lancée dans ces formations et j’ai découvert une nouvelle passion pour le travail artisanal. Je n’ai jamais soupçonné être si douée pour réaliser des objets faits mains. C’est vrai que j’admirais le travail artisanal mais je pensais avoir deux mains gauches. Je suis très fière de mon travail. Je réalise des créations et participe à de nombreuses expos-ventes. En plus, j’ai tissé des liens avec d’autres femmes et ma vie sociale s’est enrichie. Pas le temps de me morfondre. La vie est trop courte.»
Envisager sa vie autrement une fois le demi-siècle consommé, c’est possible. Ecouter ses envies et se réaliser pleinement à l’heure où d’autres s’encroûtent et s’enfoncent dans une vieillesse prématurée, c’est le défi que se sont lancé ces quinquas pleins d’énergie. Car la vie commence à 50 ans, ne l’oublions pas !
Soraya Naïli

 

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