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Rubrique Société

NAÂMA Sur les traces de la mendicité

La mendicité est  un phénomène qui a pris de l’ampleur par ces temps qui courent, au su et au vu de tous, non seulement à travers les grandes villes de la wilaya, mais aussi à travers les communes et les localités isolées des centres urbains. 
Nous avons suivi leurs traces et nous avons su qui ils sont et  d’où viennent ces hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, qui, chaque jour que Dieu fait, débarquent tôt des quartiers environnants et des régions limitrophes, sur les grandes artères des principales villes de la wilaya, visant des sites pleins d’usagers. 
Des professionnels quémandeurs, bien expérimentés dans un métier au gain facile, qui, à première vue, vous paraissent dans un état angoissé et misérable, visage bien maquillé de crasse, corps  bien couvert de vêtements usés et une sandale trouée aux pieds sales, aspect raidi, visage crasseux au regard furtif, sans joie ni sourire, tendant la main à longueur de journée bousculant les passants par une série de bénédictions. «Ya lmoumnine, Sadaka Fi oujah rabi, sadaka ala waldik, fissabilah», etc.
Certains ou certaines trimballent avec eux des enfants en bas âge, des bébés aux vêtements usés, pieds nus, cheveux hirsutes, visage crasseux.  Une vision de décor, une manière de tromper et faire pitié aux passants. Dans la plupart des cas, ces gamins exploités ne sont pas leurs propres enfants. Ils sont payés à la journée, «loués» de chez des familles complices.  Ils grandissent dans la rue et y acquièrent un métier de «talleb» au lieu d’être à l’école car il n’y a que le métier et le savoir-faire qui leur offrent l’avenir. 
Une fois ces enfants rodés dans un métier au gain facile, ils prendront la relève et se débrouilleront seuls. La charité est une vertu qui tend à vouloir le bien d'autrui, le soulager de ses peines Elle signifie «cherté» (amour), qui veut dire se comporter de manière bienfaisante et charitable, notamment en donnant de l'argent à plus pauvre que soi. Or, en ces temps, la charité s’est confondue à l’arnaque, à la tromperie et même à la sorcellerie et a pris plusieurs cheminements avec différentes faces cachées.  Il y a ceux qui sont munis tout le temps d’une facture (eau, électricité, OPGI), ou encore une ordonnance ; d’autres avec un écriteau sur lequel est écrit «Aidez-moi à accomplir mon voyage…».
D’autres vous disent qu’ils viennent de quitter les geôles et n’ont pas le moindre sou. D’autres encore se traînent avec un plat couvert d’un fanion, un brasero dégageant de l’encens et battant un tambour et vous disent que c’est pour la waâda de sidi «flen». Alors que d’autres escrocs, bien habillés, certains avec femme et enfants, voiture en plus, sillonnent ville après ville, et vous disent qu’ils sont en panne et sont dans le besoin de carburant, de lait pour enfant…. Bref, mille et une tromperies pour arracher le sou.
Certaines mendiantes sont suivies à distance par leur chef très discret, qui les guide et les instruise par des gestes ou  par simple regard, en leur indiquant les lieux de récolte ou des places de grandes bousculades, afin de pouvoir «chasser» le maximum d’usagers. Une fois terminé avec les rues, c’est la visite des foyers, le «porte-à-porte» : rien que, les liquidités ! Rien ne les intéresse, comme a dit un poète critique de chez nous : «Ni pain, ni couscous, ni dessert, ni pantalon, ni chemise, ni tkachir», c’est dire qu’elles refusent les habits et la nourriture et ne prennent que de l’argent liquide. 
A la tombée de la nuit, soit ils passent la nuit dans des dortoirs, soit ils reprennent le chemin du retour par bus, voire même des voitures de location, pour ne pas dire leur propre véhicule. Et le lendemain sera un autre jour, une autre destination et une autre recette.
Enfin, l’on croit savoir qu’il existe des textes condamnant la mendicité en Algérie, mais si leur application demeure un casse-tête pour l’autorité, il est toutefois plus qu’urgent de mettre un terme à l’exploitation de ces enfants qui grandissent dans la rue.
B. Henine

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