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Rubrique Soit dit en passant

A votre bon cœur !

J’avais très envie de consacrer ce présent billet à la fameuse conférence dite de «la société civile», avant d’être gagnée par mon penchant habituel pour la digression. En vérité, j’avais encore besoin d’en parler, de dire combien j’étais ulcérée par l’étendue de la corruption dans ce pays dont nous sommes 45 millions d’Algériens à partager l’espace. Je dis bien l’espace. 
Je préfère ne pas trop penser aux richesses qui nous ont vaillamment été sucrées par des individus autorisés à s’approprier les biens d’autrui. Des Premiers ministres, des ministres, des walis, des hommes d’affaires… Impressionnante, cette patrie qui aura servi des profils qui ne méritaient pas qu’elle se montre aussi généreuse à leur égard. Je pensais ne jamais connaître de surprises aussi stupéfiantes. Me voilà soufflée par une avalanche de nouvelles nauséabondes.
 Vous n’avez pas fini de vous interroger sur un cas qu’un autre vous est balancé sans crier gare ! Mais où tous ces talentueux corrompus étaient-ils planqués et pourquoi a-t-il fallu que la rue réclame aussi fermement un autre mode de gouvernance pour que le puits consente à rendre public son contenu ? Je n’en mène pas large, mais pas de la même façon que tous ces anciens dignitaires du régime qui ont fait semblant de gouverner tandis qu’ils dépeçaient le pays. On comprend mieux pourquoi les cadres qui fuient le pays ne font jamais l’objet de commentaires quand on ne balaie pas leur exil d’un revers de main en les déclarant traitres à la patrie. 
Le mieux pour les gens du sérail était qu’ils proposent leurs compétences ailleurs ! Qu’ils n’aient pas accès à cette image pitoyable de dirigeants prêts à vendre leur âme au diable pour y arriver. J’avoue ne pas me réjouir de toutes ces incarcérations. Non pas que les mis en cause me fassent pitié, mais parce que j’ai honte du reflet que notre pays renvoie au monde. Nous avons mis tellement de temps à réagir et voilà que tout en espérant faire taire une révolution qui progresserait mieux si elle avait plus conscience de ce qui l’attend, on nous sert des arrestations de récents alliés. Parce que, tout de même, ce qui se déballe aujourd’hui n’est pas une découverte. 
M. B.    

 

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