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Rubrique Soit dit en passant

Adieu Fouad !

Que de tranches de vie partagées ! Que de joie, que de peines vécues dans des éclats de rires ou juste en se regardant d’un air entendu. Que de prises de bec sur des futilités parce que sur le vrai et dans la réalité des jours qui s’égrenaient, en famille, en privé, avec son épouse ou la petite Ryma, sa fille unique, nous étions toujours d’accord. Que de couvre-feu, que de sanctions, que de convocations et comparutions devant les tribunaux pour la moindre accusation d’atteinte à... Nous avons survécu à tellement de dangers et rasé les murs, ensemble, pendant que le terrorisme menaçait nos jours et nos nuits ! Combien de fois avons-nous refait le monde par déformation professionnelle et parce que nous aimions le modeler à notre image ! Un monde dans lequel nous rêvions que nos enfants s’épanouissent. Combien de fois nous sommes-nous réarmés de courage et avons-nous recommencé ! Oui, nous appartenons à cette génération qui ne craint pas de recommencer. 
La rédaction du Soir d’Algérie, j’en ai été la directrice pendant de longues années. Les années de terrorisme et de bouclage à 4 heures et demie du matin, pendant que l’horreur planquait au coin des rues et emportait parents, amis, confrères et tout ce que l’Algérie comptait comme citoyens lambda et intelligence, m’ont usée. J’ai alors levé le pied pour tenter de m’inventer une vie que le métier que nous faisons ne nous permet pas. C’était compter sans  Fouad et son entêtement ! Il m’a harcelée jusqu’à ce que j’accepte de reprendre langue avec le journal, depuis trois ans maintenant.
 Aujourd’hui, je suis perdue, effondrée. J’ai  perdu mon complice, celui qui savait apaiser mes doutes et mes colères et qui, il y a quelques jours à peine, m’écrivait : «Il paraît que tu fais une crise de sciatique ? Darbouna b’3ine ya djeddek. Prends soin de toi. On se voit bientôt !» 
Je ne l’ai pas revu ! Il était déjà en partance pour cet autre monde où je ne doute pas qu’il repose en paix. Il ne peut pas en être autrement pour lui ! Adieu Fouad ! Que la terre te soit légère ! Aux amis qui t’ont précédé, transmets nos pensées les meilleures ! Chers lecteurs, je m’absente quelques jours. Restez-nous fidèles.      
M. B.

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