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Rubrique Soit dit en passant

Ça chante, ça danse et ça dit sa colère !

Avec les jeunes dans la rue, la joie de vivre est, à coup sûr, assurée. Car, s’il fallait créer un confessionnal à la hauteur des injustices commises au cours des longues années de règne de Bouteflika, je me demande s’il désemplirait un jour. Les fautes à pardonner seraient aussi difficiles à comptabiliser que l’arbitraire aura été amer à consommer. 
L’un après l’autre, les arguments autoritaires, convertis en vérité absolue par leurs concepteurs, sont battus en brèche et perdent, aussitôt énoncés, leur crédibilité. Une vérité née d’une réalité de terrain version Gaïd Salah, le chef d’état-major, et qui est fermement décriée par les Algériens. Que fera l’armée maintenant et que, pour la neuvième fois, la rue, qui s’est proclamée souveraine, exige que soient satisfaites ses autres revendications ?    La demande ne va pas s’émousser de sitôt parce que lorsqu’ils disent «yetnahaw ga3», les Algériens, qui savent bien de quoi ils parlent, n’entendent pas céder avant que l’on se soit résolu, en haut lieu, à se ranger à leur avis. 
Puiser l’énergie et la force de continuer à résister dans les slogans qui s’inventent spontanément  pour coller à l’actualité ? Oui ! Mais aussi  nourrir sa résistance de la solidarité qui gagne en étendue, avec un remarquable agencement des priorités.    La rue renoue avec la fête qu’elle corse en brandissant des slogans qui alertent sur l’urgence d’en finir avec la situation qui prévaut. Mais comme les marcheurs ont décidé d’en finir avec le système en adoptant un comportement pacifique, elle donne le sentiment que tout va aller pour le mieux. Peu importe de savoir qui ils sont et d’où ils viennent. Leur nombre et leur souffle, de plus en plus éloquents, en disent long sur les attentes et les intentions. Même si les marches successives n’échappent jamais vraiment aux violentes atteintes à la personne humaine que l’on sait, ou aux incidents dont tout laisse croire qu’ils ne sont pas spontanés. On pourra toujours continuer à opérer à coups d’intimidations, de menaces et en appeler au danger terroriste en espérant que cela va marcher. Les algériens rétorquent qu’ils ne lâcheront rien.
M. B. 

 

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