L’actualité se résume aux convocations, aux interrogatoires, aux mises en examen, aux détentions préventives ou aux contrôles judiciaires et aux interdictions de sortie du territoire. Les hauts responsables actuels ont fort à faire depuis quelques semaines tellement le programme est balaise. Du coup, on ne sait plus à quoi s’occupent les membres du gouvernement présent. Mais, me diriez- vous, pourquoi s’interroger sur ce qui relève d’un régime dont la rue demande le départ ? Peu importe que l’on ne sache rien de l’emploi du temps des hommes et femmes du très contesté Bedoui, ces derniers n’étant là que pour entretenir un semblant d’image extérieure et servir des intentions que l’on n’avouera pas.
Au rythme où se comptent les arrestations, la deuxième république que la rue appelle de tous ses vœux devra attendre. Et pourtant, ils ne sont pas nombreux à courir faire le pied de grue devant les portes de prison ou à l’entrée des tribunaux pour y manifester satisfaction et reconnaissance.
Parce que l’intérêt est ailleurs. Non pas qu’il faille renoncer à réclamer que justice soit faite ou, qu’au contraire, l’on fasse montre de compassion à l’égard de ceux qui ont dépouillé le pays de ses richesses à leur profit. Mais les résistances au changement étant ce qu’elles sont, elles confortent la contestation dans sa volonté d’en finir avec la tendance dénoncée de puiser dans l’ancien pour faire du neuf. Il en faudra des années, du travail et de l’engagement, pour remettre les institutions sur les rails parce que, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Algérie n’est pas dans un excellent état. Des bouleversements sont nécessaires, pas seulement des retouches.
Pourquoi ai-je la vilaine certitude qu’on ne le fait ni pour moi ni pour le reste de mes compatriotes ? A l’allure où va la grande lessive, cette dernière ne me dit rien de bien rassurant. Le plus effarant dans l’affaire, et nous aurons largement de quoi revenir sur le malaise que l’on éprouve à zapper d’une chaîne à l’autre tout au long de la journée, ce sont tous ces personnages qui ont occupé des postes de haut rang qui sont embarqués, ou sous le coup d’un mandat d’arrêt international.
M. B.
