Quel que soit le souci de respecter la volonté de chacun, la liberté
des uns montre ses limites quand elle menace celle d’autrui. Le principe
qui impose que l’on puisse avoir des avis différents sur un point
sensible ou pas ne devrait plus être discuté et encore moins faire
l’objet d’une quelconque contestation. Surtout lorsque la question qui
interpelle touche à la vie communautaire. Un débat n’est jamais sans
intérêt ! Surtout lorsque le problème soulevé oppose partisans et
adversaires d’une solution temporaire qui ne rassure pas une catégorie
de citoyens et dont une autre se contente, pour échapper au pire et en
attendant mieux. Il arrive parfois que de fidèles lecteurs vous
reprochent un manque de tolérance à l’égard de ceux qui ne pensent pas
comme vous. J’ai eu droit, il y a quelques jours, à un rappel à l’ordre
à propos de la liberté que je contesterais à ceux qui s’opposeraient au
vaccin. Il s’en trouvera toujours, en vérité, qui veilleront, à l’excès,
à vous faire entendre raison à tout prix. Avoir la certitude de posséder
les facultés indiscutables de raisonner juste, avoir la conviction
d’être au fait du moindre frémissement de la science et, pourquoi pas,
dans le secret des dieux. Comment expliquer à ceux qui contestent la
fiabilité du vaccin que la question n’est pas d’attendre une
autorisation de mise sur le marché ou qu’un laboratoire se distingue
plus qu’un autre en ne faisant pas de lobbying dans le but essentiel
d’engranger des dividendes ? Je ne dis pas que les laboratoires sont des
enfants de chœur. Comme je ne suis pas convaincue qu’une entreprise qui
postule pour la reconstruction d’un pays dévasté par la guerre n’a pas
financé les terroristes qui l’ont détruit. Comment engager un débat avec
ceux qui crient à l’atteinte aux droits humains, dès que l’on ose
s’interroger sur l’utilité d’une question à poser à quelqu’un qui,
rattrapé par sa résistance au vaccin, se retrouve en soins intensifs ?
L’idée n’est pas de laisser mourir ceux qui refusent de se faire
vacciner, mais d’assumer ou pas ses positions au cas où. Se faire
réanimer ou non ? Question embarrassante, n’est-ce pas ?
M. B.
M. B.