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Rubrique Soit dit en passant

Il n’a pas que des soutiens

Ça me fait du bien de parler foot autrement que mes confrères qui excellent en la matière. Je me suis dit que ça allait me changer des pénuries, des détentions injustes, des silences inquiétants et des abus révélés par ceux qui en sont victimes et ne sont pas entendus. À la maison, nous avons parié sur qui allait l’emporter. Les défenseurs ou les attaquants ? Les pro ou les contre Belmadi ? Ceux qui le portent aux nues parce qu’il gagne les matchs et fait la prière ou ceux auxquels on tend le micro pour dire tout le mal qu’ils pensent de l’homme qui se moque de leur humeur et démontre, en réussissant, le mépris dans lequel il tient leur inculture sportive ? Quand les joutes oratoires montrent une aussi ferme détermination, on se surprend à parier sur la partie qui va triompher dans cet autre bras de fer. Celui qui se joue à l’extérieur des terrains démontés et dont la gestion offense ceux qui y sont convoqués. Une intendance qui justifie interrogations et protestations, mais que s’interdisent de cautionner  les voix traditionnelles qui voient le complot extérieur contre la nation souveraine partout, y compris dans un coup de gueule, pourtant hautement justifié par ceux qui craignent d’en faire les frais. Le sélectionneur national n’a pas que des soutiens. Il se sait observé par des détracteurs impénitents dont il défie la capacité de nuisance. Et aux côtés de cette faune toxique, une meute oisive, qui déglingue à tout-va et puise sa haine de l’autre dans les discours qui lui sont servis par un cercle d’«experts» qui, même s’il déchante, ne lâche pas l’affaire. Il exprime sa raison d’être, là où rien ne trouve jamais grâce à ses yeux. Ce qui explique son éternel mécontentement.
Je me souviens qu’un ministre, en colère, chauffé par des chroniqueurs déchaînés, avait, un jour, fini par dire son exaspération, avouer qu’il en avait marre d’attendre et qu’il était donc temps de désigner un nouveau sélectionneur. «Nous avons de grands joueurs qui ont besoin d’un coach de renom», avait déclaré celui dont je n’aurais pas mémorisé le nom étant donné le turnover qui caractérise le personnel chargé de veiller à la survie du sport roi. 
M. B.

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