J’avais envie d’aborder le sujet depuis quelques jours déjà. Les évènements se bousculent et rendent impossible de traiter à la fois tout ce dont on aimerait parler. En attendant de savoir qui sont ces mains étrangères qui comploteraient contre l’Algérie, on continuera à encourager le changement. Celui qui va inciter les jeunes étudiants, les cadres, les médecins et les artistes à ne plus déserter le pays. Ce n’est pas un crime ni même un signe de traîtrise que de rêver s’accomplir ailleurs à défaut de pouvoir y arriver chez soi !
Pourquoi douter de la maturité du peuple algérien et mettre toute initiative de sa part sur le compte de mains étrangères ? Pourquoi continuer, près de 60 ans après son indépendance, à le traiter comme on le fait pour un peuple pas encore mûr pour se prendre en charge et auquel il faudrait, encore, quelques tuteurs ? Les déclarations qui se succèdent sont d’une telle contradiction qu’elles en arrivent à déstabiliser le mieux armé mentalement d’entre les Algériens. À vrai dire, je ne comprends plus rien, mais alors plus rien du tout, à la notion de khawa-khawa qui semblait combler d’aise et la rue contestataire et les gens du système. Si ce n’est pas l’administration qui ordonne d’interpeler sans ménagement et de jeter en prison en attendant une hypothétique comparution pour des motifs ahurissants, c’est qui ? Il y aurait donc plusieurs centres de décision ? Qui commande la police ? Je me souviens que lorsque feu le général Gaïd Salah prenait la parole, ce qui était courant, on attendait de voir l’impact de son discours sur le terrain. Les règlements de comptes qui ne regardaient pas la rue polluaient l’atmosphère et empêchaient les revendications d’aboutir. Même si nul n’ignore que des rassemblements de cette ampleur ici comme ailleurs ne se déroulent jamais dans une totale sérénité et échappent rarement, sinon jamais, à la répression policière.
Quant à identifier les mains dépêchées pour nettoyer ces espaces privilégiés par des Algériens en mal d’expression, nul besoin de trop réfléchir pour deviner le profil des redresseurs de torts professionnels. À croire que la confusion serait entretenue à dessein.
M. B.
