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Rubrique Soit dit en passant

Le dialogue gravement desservi !

Comment faire l’impasse sur la ferveur mise dans le rejet des propositions du chef d’état-major au cours de ce dernier vendredi du mois de Ramadhan ? Impossible d’ignorer l’ambiance qui a de nouveau régné, sans entamer la détermination des Algériens, lors des marches qui ébranlent le pays tout entier, depuis plus de trois mois. 
Au contraire, l’ombre des victimes du système a plané sur la rue encore plus solidaire contre les abus commis par ce dernier à l’encontre de populations qu’il traite en minorités indignes et qu’il somme de faire profil bas lorsqu’elles réclament leurs droits.  Lorsque le pouvoir se choisit des victimes, il ne les lâche plus. Il n’en démord pas jusqu’à leur faire courber l’échine ou renoncer à la vie. Il les laisse mourir ou délègue à des supplétifs la mission d’en finir avec leurs leaders.
 Des têtes de Turc qu’il va humilier et regarder aller à la mort, dans une indifférence insupportable pour le commun des mortels. Le décès du militant des droits humains qui combattait, entre autres, les discriminations, les injustices et le racisme mortellement agissant à l’égard des citoyens de sa communauté a révélé les atrocités commises contre toutes les voix discordantes qui osent dénoncer les traitements innommables dont cette localité est particulièrement victime. 
Les arrestations abusives s’organisent avec la complaisance d’un système qui s’offre une région pour cible en y déléguant des hommes porteurs d’une répression qui ne faiblit pas. Le rejet, la volonté de soumettre et réduire à néant les attentes des Mozabites, reconnus comme  citoyens modèles parce qu’ils prennent sur eux plus qu’aucun autre Algérien, auront conduit au drame que le pays dans son ensemble a violemment ressenti et exprimé en sillonnant les rues, non encore bouclées par les forces de l’ordre, sans doute faute de moyens. 
Le Dr Kamel Eddine Fekhar a été enterré hier, sans avoir rien concédé à ses geôliers. Son décès, dans les conditions que plus aucun Algérien n’ignore, a forcé la prise de conscience de millions d’Algériens tenus jusque-là à l’écart. En quoi des détenus d’opinion sont-ils censés dissuader d’une  hypothétique révolte ? 
M. B. 

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