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Rubrique Soit dit en passant

Les manifs, plus les bienvenues ?

Entre-temps, ils les ont libérés. Mais ils les avaient quand même arrêtés ! Sans doute pour leur faire passer l’envie de protester. Le lendemain, ils ont réoccupé la rue. Les manifestants ne peuvent pas être des alliés un jour et ennemis un autre, quand ils se prononcent contre ce qui leur est offert. Au fil des jours, ceux que l’on ne désespère pas d’essouffler se montrent organisés et absolument déterminés. Avec le Silmiya, ils piègent leurs oppresseurs aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
«liberté, liberté, justice sociale !» Ce slogan-là est conçu pour mettre mal à l’aise ceux qui sont pointés comme les détenteurs de l’autorité. Ceux que la rue accuse de prédation et auxquels elle reproche d’avoir dépecé le pays voudraient, dit-elle, continuer à agir en toute impunité. Ces derniers jours, il est devenu impératif de respecter, à la lettre, les dispositions de la Constitution qui, auparavant, ont été bafouées à tellement de reprises qu’il est devenu quasi impossible de dire quand cette dernière a servi la vérité sinon celle de ses concepteurs. Comment apprécier ce qui se joue sur la scène algérienne, surtout lorsqu’elle renoue, comme elle le fait depuis quelques jours, avec la répression ? Les coulisses n’ont pas pour habitude de livrer le moindre secret, sauf si des fuites sont organisées à dessein.
La rue, ayant les raisons qu’elle estime plus que justifiées de crier son hostilité à une direction dont elle a déjà dit ne plus vouloir, tient tête à la force qui se manifeste en face. Même si l’on est familier des comportements agressifs d’un système insoluble dans la démocratie, la répression, fut-elle minime, reste une répression et elle est inadmissible. Depuis quelques jours, la tentation d’aller vers des représailles qui ne se justifient pas n’a pas eu l’effet escompté sur les manifestants dont les objectifs ne faiblissent pas. Si le peuple a enfin retrouvé sa capacité de réagir, il a également montré que, durant toutes les années où il s’est laissé malmener, il a cultivé la suspicion.
Voilà pourquoi il n’a pas été surpris par le changement d’humeur et de ton à son égard.
M. B. 

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