J’ai évoqué, jeudi dernier, le désarroi d’un jeune homme à la recherche d’un emploi qui a débouché dans la poissonnerie du marché Clauzel où je me trouvais. Il proposait au poissonnier de vider les sardines de ses clients tandis que, de mon côté, j’attendais d’en connaître le prix avant de décider d’en acheter ou pas. J’ai aussi raconté combien il était propre sans parler de sa maigreur. Il avait la peau sur les os, mais il était là, à quêter de son regard l’approbation du marchand. Celui-ci, compatissant et que l’on sentait touché, s’est dit impuissant à le recruter. Ils étaient trois derrière l’étal et à l’extérieur aussi nombreux à nettoyer et à haranguer les clients potentiels. La pandémie a bouleversé bien des vies et bien des attitudes. L’aisance a foutu le camp. On le sent ! L’Algérien s’est appauvri. La classe moyenne a disparu. Il n’y a plus que ceux d’en haut et ceux d’en bas, m’a dit un jour mon marchand de légumes. «Ceux qui achetaient sans compter, par kilos de carottes ou de courgettes, par exemple, en prennent juste pour le prochain repas. Une ou deux aubergines, un poivron, deux ou trois tomates… et je n’ai pas le choix. J’accepte cette nouvelle pratique parce que si je refuse, il va aller ailleurs et je le perdrai comme client. Je ne peux pas me le permettre.»
Des digressions comme celle-là, tout peut y prêter. On peut en faire à la chaîne. Surtout quand il est question de raconter la vie de tous les jours. Celle qui banalise le quotidien et le rend maussade au point qu’il devient lourd à porter. Parce que, quoi que l’on tente, le problème reste en l’état ! Je reviens au jeune homme dans la poissonnerie où il était venu, portant son dénuement comme une seconde peau, proposer ses services pour gagner dignement sa journée.
Peut-être a-t-il été à l’école, au lycée ou même à l’université mais ne trouvait pas de boulot pour autant ? Alors, il s’est peut-être dit qu’au marché il trouverait une solution, fût-elle précaire, à son chômage ? Que peut-être on l’embaucherait ? Même pour vider le poisson, il n’y avait rien pour lui. Quand j’ai vu le jeune homme repartir bredouille, je n’ai plus eu envie de sardines.
M. B.
Rubrique Soit dit en passant
Vers qui se tourner pour s’en sortir ?
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