Nour Benzekri était un ami de Noureddine Saâdi avec lequel il partageait une certaine vision du football moderne et ils se retrouvaient parfois pour évoquer les aléas et les dérives de l'environnement du ballon rond. Il faut dire que les deux ont un point commun, le franc-parler. Témoignage.
Le Soir d’Algérie : Que pouvez-vous nous dire sur le décès de Noureddine Saâdi qui était un collègue et un ami ?
Nour Benzekri : Il y a quelques semaines, il m'avait contacté au téléphone pour m'apprendre qu'il avait contracté la maladie appelée la goutte et comme je suis un ancien gouteux, je lui avais donné quelques conseils. C'est un homme avec lequel je me suis toujours bien entendu d'autant plus que c'était un personnage plaisant, blagueur et sympathique. En plus, c'était un entraîneur de haut niveau et il a marqué son passage dans le football.
Quel genre d’entraîneur était-il ?
C'était un entraîneur bosseur et méthodique et contrairement à moi, il a toujours été bien avec les joueurs.
C'est bien de le reconnaître…
Ce n'est pas que je n'étais pas bien avec les joueurs mais lui, il était plus diplomate et il discutait beaucoup avec ses éléments. Il avait une approche très communicative.
Peut-on dire que le football national vient de perdre un grand entraîneur ?
Bien sûr, c'est certain. C'était un grand cadre du foot et du sport en général. C'est une grande perte, malheureusement, il a été mis de côté comme moi d'ailleurs.
Il n’a pas exercé depuis 2018…
On met les compétences de côté et on ne s'en souvient que le jour où elles décèdent. J'avais écouté Saâdi sur une Radio, il n'y a pas si longtemps et j'ai compris son message. On lui demandait si on lui avait proposé un poste ne serait-ce que de conseiller, et il avait répondu qu'il voulait juste reprendre un club. C'est dommage de laisser des gens aussi compétents de côté et qui ont beaucoup à donner. On préfère ramener des étrangers souvent incompétents.
Propos recueillis par Hassan Boukacem
