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Rubrique Sports

Madjid NHAÏSSIA (Président de la FA BOXE) : «Le milieu de la boxe est pourri»

Ancien arbitre international de boxe, Madjid Nhaïssia aurait pu être aussi un bon pugiliste car après avoir été élu à la présidence de la Fédération algérienne de boxe, il avait été suspendu après deux mois d'exercice et c'est à ce moment qu'il a démontré des qualités de combattant opiniâtre et déterminé. En effet, en plus de mener un combat permanent contre un bureau hostile, il s'était engagé dans une longue lutte juridique pour obtenir gain de cause. Aujourd'hui et après avoir été réhabilité, il envisage de terminer son mandat et de se retirer non sans avoir établi un long exposé sur la situation du noble art en Algérie auprès du ministre des Sports lors d'une entrevue au cours du mois de Ramadhan. Entretien exclusif avec un homme qui ne voulait pas subir un... KO.
Le Soir d’Algérie : Voilà un an que vous avez été réhabilité comme président. Est-ce que le bureau qui vous a été hostile a été changé ?
Madjid Nhaïssia :
Non, le bureau n'a pas changé.

Donc, vous travaillez toujours avec un bureau hostile...
Plus qu'hostile. Moi je n'ai pas un langage de la rue. Je pose juste une question.
Qu'a fait ce bureau pendant les 3 ans où je n'étais pas là ? Ce bureau a tout fait pour m'évincer et il était parvenu à ses fins avant que je ne sois réhabilité.

Mais comment pouvez-vous travailler avec un bureau qui est contre vous ?
On n'a pas travaillé et ce n'est pas faute d'avoir essayé. J'ai tenté de travailler avec les membres de ce bureau mais ce sont des gens qui ne savent pas ,qui ne veulent pas se mettre au travail.

Alors, à ce jour, quelle est la situation actuelle au sein de la fédération?
Avec l'apparition du coronavirus, tout a changé. Au cours de ce mois de Ramadhan, j'ai rencontré Monsieur le Ministre des Sports et je lui ai expliqué la situation. Il a bien aimé ma façon de voir et il est au courant de tout ce qui se passe au sein de la fédération.
Par conséquent, il est bien informé et il lui appartient de prendre des décisions. En ce qui concerne les compétitions, elles ont été interrompues par la pandémie ainsi que la formation mais le plus capital pour nous, c'est la préparation de nos athlètes car nous avons des échéances internationales très importantes.

Mais ces préparations devront se faire sous conditions sanitaires strictes...
Oui et c'est pour cela que j'ai évoqué le coronavirus.Tout est relatif.Si l'on doit se préparer en Algérie, ce ne sera pas suffisant. La vraie préparation doit se faire à l'étranger, à Cuba ou en Russie. Mais comme ces pays ont fermé leurs frontières, on ne peut rien faire. Tout dépend de la situation engendrée par cette pandémie.

Les JO de Tokyo ont été reportés à 2021 et la boxe est une discipline qui pourrait ramener des médailles à l’Algérie. Vous pensez à cette tâche ?
J'en ai parlé au ministre et je lui ai dit que j'étais prêt à m'engager pour dire que nous pourrions ramener des médailles pour le pays mais à une seule condition, la paix et rien que la paix.

Mais nous ne sommes pas en guerre... Que voulez-vous dire ?
Je veux dire qu'il n'y a pas de stabilité. En 2017, nous avions M. Ould Ali comme ministre des Sports, ensuite, c'est M. Hattab qui lui succède, remplacé par M. Bernaoui et actuellement c'est M. Khaldi qui occupe ce poste ministériel.
Par conséquent, sur un seul cycle olympique, il y a eu quatre ministres. D'autre part, en 2017, j’étais le président légitime de la fédération de boxe, puis deux autres m'ont remplacé et puis j'ai fait mon retour. Là aussi, quatre personnes se sont succédé à la présidence de la fédération en un seul mandat olympique, ce n'est pas normal du tout. Dans l’instabilité, on ne peut rien construire, que ce soit dans le sport ou dans n'importe quel autre domaine.

Mais qui pourrait ramener la paix ?
Personnellement, j'ai tendu la main aux membres du bureau, mais ils ne veulent pas travailler avec moi, si tant soit peu ils veulent bien le faire car ils n'ont rien apporté. D'ailleurs, je les ai traités de voleurs.

Vous avez même parlé de mafia...
Oui, j'ai dit que ce sont des voleurs. Moi j'ai des dossiers et je les mets au défi de m'attaquer en justice ou de prouver que je ne suis pas un président légitime, honnête et compétent.

Votre mandat touchant à sa fin, allez-vous en briguer un autre ?
Pas du tout. J'attends la fin de mon mandat et au revoir. J'ai eu ma dose. Le milieu de la boxe est pourri, même très pourri et je ne suis pas Larbi Ben M'hidi pour libérer cet univers à moi tout seul.

Mais avant la fin, que va-t-il se passer ?
La balle est dans le camp du ministre et à la tutelle de décider. La décision finale ne nous revient pas car le confinement et les mesures qu'il a entraînées ont tout bouleversé.Rien ne sera comme avant.

En tant qu’ancien arbitre international, que pensez-vous du retour de Mike Tyson sur un ring pour une œuvre de charité ?
Oui, j'ai lu cette info. Il veut faire un combat de 5 rounds. Mais il n'a pas la force qu'il avait il y a 3 ans. Pour moi, il a marqué l'histoire de la boxe, mais il ne devrait pas remonter sur un ring. À chacun son époque.
Propos recueillis par Hassan Boukacem

 

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