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Rubrique Tendances

Et sinon…(3)

Franchement, avec cette pluie salvatrice, je trouve que nos rues sont plus propres. C’est du moins l’impression que j’ai. Comme s’il y a eu un lavage à grande eau, au point où je n’ai pas apprécié le rayon de soleil de la veille ; j’espérais voir la pluie battre, encore et encore. Pas d’affolement, c’est un souhait égoïste. Une semaine durant, j’avais comme l’impression que les arbres ouvraient grand leurs branches, pour ressentir les bienfaits de cette eau. Malgré le manque de lumière diurne, je crois voir les oliviers briller de mille feux. C’est incroyable comme sensation. L’espace d’un orage, mes yeux n’ont vu que du beau ; de la pluie qui tombe drue du ciel, des arbres qui respirent à pleins poumons cette bise soudaine. Et moi dans tout ça ? Je suis comme ce gamin qu’on autorise à barboter dans l’eau. Plus rien alentour ne m’intéresse, ni la politique, ni la qualification de l’équipe nationale, ni les élections, ni les amis qui oublient de s’annoncer. Si je peux me permettre cette image, je suis comme un poisson dans l’eau. Pour le moment, ne me parlez surtout pas de soleil, j’en ai soupé cet été. Puis, cette saison arrivera bien trop tôt, c’est comme je vous le dis. 
« Mais cette pluie a fait des dégâts », me dit ma petite voix intérieure. C’est vrai qu’il y a eu des dégâts, ici et là ; il faut se demander pourquoi. C’est simple, ya kho, l’eau qui vient d’en haut ne remonte jamais vers le haut ; elle va vers le point zéro de la côte, toujours vers le bas ; l’homme, dans sa stupidité, veut la contenir dans des endroits précis ; on ne peut pas contenir l’eau hivernale. ; elle reprend toujours son cours naturel ; l’homme, dans sa gourmandise territoriale, construit sur des torrents, des zones inondables, au bord de précipice ; il est là à vouloir coloniser tous les espaces, encore et encore. 
L’eau, dans sa puissance, recherche logiquement ses espaces d’écoulement naturel. Aussi, elle défonce tout sur son passage ; soit qu’elle détruit l’obstacle, soit qu’elle le contourne pour casser d’autres sites. L’homme a définitivement décidé de ne plus respecter la nature ; celle-ci le lui rend bien. Il faut ajouter à cela la turpitude humaine, sa recherche sans vergogne du gain, sa propension corruptible. J’en veux pour preuve le bâtiment juché sur le promontoire calcaire du côté de Bir-Mourad-Raïs. Qui donc a eu l’idée folle de monter un immeuble à cet endroit-là ? Qui donc a eu l’outrecuidance de signer un permis de construire ? Qui donc a établi le plan ? Qui donc a fait l’étude des sols ? 
Je constate qu’il y a trop de questions pour un problème qui aurait pu, si la conscience humaine n’avait pas été endiablée, être évité aisément. Non, il faut que l’homme persiste à tricher avec la nature ; il lui faut aller vers des conflits avec son environnement ; le résultat veut que la nature réponde à ces attaques et provoque logiquement la pire des choses, mort d’homme. Quand on creuse un métro, il faut faire en sorte que les eaux pluviales n’y pénètrent pas ; sinon, il se passe que le tunnel se transforme en rivière souterraine ; quand on creuse une trémie pour zaâma désengorger la ville, il faut faire en sorte d’assurer un drainage digne de ce nom. Il y a énormément d’exemples de cette nature dans notre pays, jusqu’aux « dos d’âne » qui n’ont fait que « dodaniser », à souhait, nos villes. Dans ma petite tête d’algéro-désespéré souffle la chanson du groupe Debza Ya lhamla.
Et sinon, l’équipe nationale s’est qualifiée pour le Mondial 2022. Oui, il y a les barrages ! Restons positifs, nos footeux seront de la partie. Sauf que les instances du foot régional et mondial, selon une certaine presse, commencent à placer des pièges devant nous. Abbuh, j’ai peur. On risque de ne pas jouer au Quatar et de battre, encore une fois, l’Allemagne. Ou la France, voire. Pourquoi pas l’Argentine de Messi. Ou le Portugal de Ronaldo. Décidément, la main étrangère ne relâche pas sa pression ; elle nous prend par la gorge et serre au maximum. «Sans votre grand-père», on ne lâchera rien ; on sera au Mondial, fiers comme des Fennecs. Complotez, complotez, autant que vous voulez, nous irons au Quatar, ou Rebbi k’bir ! 
Et sinon, la quatrième vague (en Europe, ils sont à la cinquième, comment ça se fait ? L’Europe est toujours devant nous) est chez nous. Je vous pose la question. Les autorités sanitaires nationales doivent communiquer sur cette nouvelle vague. Il faut qu’elles fassent un état des lieux. Disposons-nous assez de place dans les hôpitaux ? Y a-t-il assez d’oxygène ? Le personnel est-il vaillant ? Je ne sais pas, moi. Je pose des questions pêle-mêle. Pour le moment, je n’ai pas de réponse. J’ai lu sur un quotidien national qui titre : « Le Covid est à nos portes. » À nos portes veut dire quoi ? L’épidémie est au seuil de la maison. Elle toque à nos portes. A-t-elle mis un pied ou les deux dans notre espace ? Considérant que c’est la période de la grippe, il risque d’y avoir confusion dans l’air. Au fait, aurons-nous la possibilité de nous vacciner contre la grippe, cette année ? Affaire à suivre !
Et sinon, j’ai cru comprendre qu’il n’y aura plus de subventions l’année prochaine. Donc, si j’ai bien compris, le lait, la semoule, le pain, le carburant ne seront plus subventionnés. Pourquoi ? Parce que ça profite à tous, c'est-à-dire du plus riche au plus pauvre, ce qui paraît paradoxal d’aider les gros portefeuilles. Ihi, il faut distinguer les uns des autres, les riches d’un côté et les pauvres de l’autre. Comment déterminer un pauvre ? Par son compte ? Combien pèsent en richesse les uns et les autres ? Haya sidi, c’est fait. Faut-il s’arrêter aux smicards, ou aller au-delà ? Haya sidi, c’est fait. Faut-il établir des cartes de pauvres à tous les smicards d’Algérie ? À l’époque, il y avait les cartes d’indigents. Allons-nous les remettre en circulation ? Franchement, c’est un peu compliqué tout cela. À moins de mettre en place des boutiques spéciales pauvres. C’est un casse-tête sérieux à nos gouvernants. En tout état de cause, je suis curieux de voir comment le gouvernement va gérer cette histoire d’aide aux personnes démunies. Une autre affaire à suivre !
Et sinon, nos enfants n’auront plus à stresser pour l’examen de cinquième, l’année prochaine. Perso, je n’en pense rien. Ce n’est pas cette décision qui sauvera notre école, il faut d’autres révolutions. L’école doit former des citoyens, il faut se remplir le cerveau de cette vérité. Sinon, il est inutile d’en parler. Du reste, j’arrête ici mon charabia. 
Y. M.

 

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