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Rubrique Tendances

Que faire, alors ?

l y a des jours où les neurones refusent de bouger le petit doigt pour autoriser la moindre réflexion. Oui, il y a des jours comme ça. Sans relief. Sans indices. Sans prospectives. Puis, on se laisse aller. Par paresse, certainement. Parce que, peut-être, on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Surtout quand l’actualité ne permet aucun coup d’œil. Je parle de mon pays, bien sûr. Les Gilets jaunes ont leurs chroniqueurs. Je vise particulièrement nos hirakistes. Rien d’autre ! Le chroniqueur, que j’essaie d’être, n’arrive pas à ordonner ses idées, car l’impasse est là. L’impasse est politique. Sociale. Parce qu’il est question, ici, d’un projet de société. Jusqu’à aujourd’hui, l’Algérie n’arrive pas à faire sa mue ; elle traîne en longueur. Les faits sont têtus, hélas ! Je vais néanmoins tenter de dévider l’écheveau des tenants et des aboutissants d’une situation qui, de jour en jour, refuse d’accoucher d’une solution souhaitée par tout un peuple. Dois-je parler du pouvoir post-Bouteflika ? Dois-je parler de la fameuse continuité de la continuité sans Bouteflika ? D’un cinquième mandat, sans Bouteflika ? Attendez, ne nous emballons pas ! La situation est conflictuelle à souhait. Et j’ai peur d’une cassure à venir, à Dieu ne plaise ! 
Regardons les choses en face : d’un côté, il y a un pouvoir qui n’arrête pas de fixer le cap du 4 juillet, comme étant la panacée. Ici et là, les maires refusent de s’engager. Les magistrats, aussi. Le refus est public, assumé et revendiqué. Mais le pouvoir ne veut rien entendre. Il s’agit de mettre en application l’article 102, point à la ligne. La Constitution, rien que la Constitution ! D’un autre côté, le peuple – chaque vendredi – occupe la rue algérienne. Et crie à qui veut l’entendre que la solution est ailleurs. Y a-t-il traîtrise pour autant ? Non ! J’ai peur de parler de transition. Il paraît que c’est mal vu d’en parler. Alors, je n’en parle pas. Que faire, donc ? Comment réconcilier deux positions diamétralement opposées ? Il ne faut plus parler de conférence nationale. Celle de Bensalah a fait pschitt. Je ne fais que constater un fait. Faisons de la politique-fiction !  Si jamais le peuple occupe la rue ce fameux 4 juillet ! Comment, dès lors, assurer le vote ? J’espère que le 4 juillet ne tombe pas un vendredi. Je ne veux même pas vérifier sur le calendrier. Si c’est le cas, ce sera un véritable pied-de-nez à la providence constitutionnelle. J’entends d’ici les slogans : « Ulac lvot, ulac ! » Dès lors, on aura perdu du temps, de la confiance, de la détermination, de la volonté de changement et du bon sens politique. L’affaire est politique, rien d’autre !
Le FLN change de main. Untel est parachuté ; le temps d’un hirak, Untel le remplace. C’est dire que le perchoir d’un parti fossilisé comme le FLN est en équilibre précaire. C’est dire les retournements de veste. C’est dire les reniements. Ce n’est pas sérieux, tout ça. Le roi est mort, vive le roi. Hier, les éfélénistes ont applaudi l’autre ; juste après, les mêmes éfélénistes applaudissent un autre. Yakhi siyassa, yakhi ! Et ça veut gouverner ! Et ça gouverne depuis 1962 ! J’ai écouté les interventions du nouveau patron du FLN, je suis désolé, mais je n’ai pas trouvé une once de franchise. Les mots sonnaient faux. Comme une langue de bois, l’allégeance se donne au plus fort du moment. C’est de bonne guerre ! Sauf que, personnellement, je n’arrive pas à le comprendre. Je ne suis pas convaincu. Il y a trop de tartufferie politique, hélas !
Sidna Ramadhan est chez nous. Beaucoup ont compté sur sa présence pour dissuader les hirakistes de bouger. Pourtant, ils ont occupé les rues. Puis, la chaleur du printemps n’a fait que galvaniser les ardeurs des uns et des autres. Je ne voulais pas parler de ça, il y a autre chose : c’est la grande agitation ministérielle, comme chaque année, des brigades de contrôle, des amendes qui vont pleuvoir, des prix qui vont dégringoler par le miracle d’un discours du ministre du Commerce. De l’agitation, vous dis-je ! Rien n’a changé, après le 22 février. C’est le copier-coller du Ramadhan passé. C’est comme un replay !  Entre-temps, prix de référence ou pas, le portefeuille algérien tire la langue. Sortie sur terrain ou pas, l’offre bouffe la demande. Marché de proximité ou pas, le consommateur achète des yeux certains produits. De l’agitation, vous dis-je ! Et vas-y que je te filme ! Et vas-je que je te fais parler face à une caméra borgne ! Chouf ya chaâb, le ministre fait son job ; alors, de quoi te plains-tu, rentre chez toi, et rendez-vous le 4 juillet. Et vas-y que je te donne les clés de ton logement, à tour de bras. C’est bien ! Mais, Monsieur le Ministre, où sont les clés du bonheur de ce peuple ?
Ah, la télé nationale ! Un pas en avant, deux pas en arrière. La télé nationale, frileuse comme pas possible ! Elle a survolé ce vendredi hirakiste, comme s’il ne s’était rien passé. Je me suis inquiété ; je me suis dit : ça y est, le hirak est fatigué ! C’est ce que suggèrent les images de la télé nationale. Des images muettes. Puis, s’il faut faire parler celui-là, autant prendre l’autre. Car l’autre va dans le sens du 4 juillet, comme s’il était mandaté. Mais il y a les réseaux sociaux. Les marches passent en direct. Les voix sont audibles. Les slogans, aussi. La télé nationale ne cesse de répéter : « Le peuple veut le changement et un meilleur avenir. » Changement, oui ! Mais lequel ? J’ai cru comprendre que ce peuple ne veut pas du 4 juillet. Si je me trompe, il faut me convaincre du contraire. Pas avec vos images neutres, ô télé nationale ! Que diable, laissez parler vos caméras ! N’inventez rien ! Dites seulement ce que dit la rue. Le peuple, si vous voulez. Là, je promets de ne plus zapper vers les chaînes étrangères. Je resterai chez moi. 
La faim donne des ailes. Je le constate encore cette année, comme l’année dernière. Il y a encore la même chaîne chez le Tounsi du coin. Quelle invention culinaire la zalabia !  Il faut l’inscrire au patrimoine universel. C’est impératif ! Le ministère de la Culture doit se pencher sérieusement sur cette question. Pas la zalabia de Boufarik. Ni la charbet ! Je parle de la zalabia du Tounsi du coin. Il y en a un dans ma ville natale ; il doit se faire une recette d’une année en un mois. Grand bien lui fasse ! Mais quand je vois la chaîne devant une zalabia qui dégouline de sucre, je sens ma glycémie faire de l’alpinisme dans mes veines. Au fait, c’est combien le kilo ?
Y. M. 

 

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